AUGURE : DES MESURES A APPLIQUER POUR UNE UTILISATION OPTIMALE
Parmi les réformes engagées par l’Etat figure l’optimisation des ressources humaines. C’est dans cette lancée qu’a été décidé au Conseil des Ministres du 17 avril dernier, l’utilisation obligatoire du logiciel AUGURE pour tous les ministères et institutions. Dans ce cadre, et avec l’appui du NFD/PREA, la Cour des comptes a effectué un audit sur l’AUGURE. L’audit de ce dernier est le premier effectué par la Cour en matière de système d’informations. Les objectifs consistent d’une part à s’assurer si le système gère les effectifs et la solde, en conformité avec les procédures et règles de transparence et d’autre part à s’assurer s’il dispose du socle technologique et fonctionnel adaptés. Après une mission sur terrain réalisée au cours des mois de septembre et octobre 2019, des résultats ont été publiés dans le rapport public 2018-2019, lequel a été présenté le 13 décembre dernier.
Quelques points se sont démarqués à la suite de cet audit. Entre autres, l’application fait face à un niveau de sécurité faible, qui pourrait donner lieu à des fuites financières par erreur humaine ou de manière volontaire. En effet, le logiciel étant accessible via internet, il est exposé à un risque élevé de piratage de données. L’accès direct de certains utilisateurs, autre que l’administrateur de la base de données constitue également une possibilité de modification de certaines informations sur le personnel.
Outre cela, plusieurs facteurs déterminent l’absence d’optimisation des ressources matérielles utilisées dans l’application AUGURE. En effet, des ordinateurs de bureaux moins performants sont utilisés comme serveurs pour héberger des applicatifs et bases de données. Cela se trouve à l’origine de la lenteur du système. Face à ce constat, la Cour des comptes, dans son rapport, a recommandé l’optimisation du Data Center en supprimant les autres salles serveurs.
Autre point saillant, à l’état actuel des choses, AUGURE n’intègre pas toutes les ressources humaines de l’Etat dans tout le territoire national. L’application inclut seulement les fonctionnaires civils, hors militaires et gendarmes, hors agents non encadrés de l’Etat. Elle exclut aussi certaines institutions établissements publics et collectivités territoriales.
Face à cette situation, des mesures ont été proposées par la Cour. Sur le court terme, et pour assurer la continuité de l’exploitation, elle a suggéré notamment, la mise en place d’un système de sauvegarde de données sur site et hors site, le nettoyage des doublons et la vérification de la cohérence des données, ou encore l’élargissement de l’accès à intranet dans les régions pour toutes les structures.
Dans ce sens, le Ministère de l’Economie et des Finances et le Ministère du Travail, de l’Emploi, de la Fonction Publique et des Lois sociales ont procédé à la redynamisation de l’application en élaborant une version améliorée du logiciel, lequel contient les améliorations nécessaires et répondant aux exigences actuelles. Suivant le cahier de charges de cette version revisitée, quelques objectifs à atteindre à travers ce projet de révision ont été présentés. Il s’agit notamment de l’automatisation plus sécurisée des procédures ou encore l’alignement de tous les organigrammes de tous les ministères à l’application AUGURE, qui permettra de mettre en place une réforme réussie de la gestion physique et financière des agents de l’Etat répartis dans les différentes institutions ou établissements publics.